DANIEL BUREN


  • Blanc marron
  • Titre : Blanc marron
  • Numéro d'édition : oeuvre unique
  • Dimensions : 192 x132 cm
  • Année : 1969
  • Technique : Peinture acrylique blanche sur tissu rayé
  • Biographie

    DANIEL BUREN

    Né en 1938 à Boulogne-Billancourt. Vit et travaille in situ.

    Daniel Buren est aujourd’hui l’un des artistes français les plus reconnus sur la scène internationale. Il est à l’origine du concept de l’œuvre in situ dont le principe souligne l’importance du contexte de l’œuvre d’art et tend à transformer le site où elle prend place. Daniel Buren a en outre laissé son empreinte dans l’urbanisme de grandes villes du monde entier, par son célèbre motif de « bandes » alternées de couleur, larges de 8,7 cm, devenu comme la signature de l’artiste. Répondant à de nombreuses commandes publiques, Daniel Buren intervient dans l’espace muséal (au Musée Guggenheim à New York) ou dans l’espace public (cour d’honneur du Palais Royal à Paris). En 2012, Buren est invité pour Monumenta au Grand Palais, il investit la Nef avec une œuvre colorée conçue pour l’occasion. Récemment, il a exposé au Museo d’Arte Contemporanea DonnaREgina (MADRE) à Naples. Intitulée Comme un jeu d’enfant, et présentée également au Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg, cette exposition met en avant son travail sur la couleur, tel un jeu de construction fait de formes géométriques qui envahissent l’espace. L’artiste a très précisément défini ses positions dans de nombreux textes re-publiés dans Écrits 1965-1990 et Écrits 1996-2012.

    Au début des années 60, Daniel Buren peint sur des draps de lit colorés ou sur des toiles de jute, après avoir réalisé de très nombreux collages et peintures sur papier et sur toile. Il adopte en 1965 un tissu rayé formé de bandes égales, alternativement blanches et colorées. Il peint alors sur ce support des « peintures aux formes variables ». En parallèle, il fonde le groupe BMPT, avec Olivier Mosset, Michel Parmentier et Niele Toroni. Le groupe va organiser quatre manifestations qui affirment leur position critique par rapport à la peinture, autrement dit une volonté de réduire la peinture à son « degré zéro » en travaillant sur la répétition formelle pour faire émerger l’importance du lieu où l’œuvre s’inscrit.
    Dès lors, Daniel Buren ne considère plus le cadre d’exposition comme un réceptacle neutre et une œuvre comme un objet, mais comme un agencement de propriétés. Il passe ainsi de la peinture comme fin à la peinture comme moyen, en adoptant définitivement un signe plastique, les bandes, qu’il nomme « outil visuel ». Celui-ci sera invariablement constitué de l’alternance chromatique de bandes blanches et de bandes colorées, et d’une largeur fixée en 1967 à 8,7 cm.

    L’artiste travaille sans atelier, puisqu’il exécute des travaux « in situ », c’est-à-dire dans les lieux mêmes auxquels ils sont destinés. L’outil visuel de Daniel Buren a pour rôle de révéler, par son placement, les caractéristiques des lieux qu’il investit. L’œuvre in situ tend aussi, par conséquent, à transformer le lieu où elle prend place. Il devient évident que l’œuvre d’art n’est pas autonome par rapport à son lieu d’accueil et qu’il faut souligner le rôle joué par le contexte.


    En 1980, Daniel Buren investit l’espace public, à travers la statuaire à Lyon avec le projet Ponctuations, statue/sculpture, mais c’est en 1986 qu’il réalisera sa première commande publique : Les Deux Plateaux, dans la cour d’honneur du Palais Royal à Paris. L’œuvre devient donc un lieu à l’intérieur duquel le spectateur peut déambuler et adopter divers points de vue sur l’espace environnant.

    Par ailleurs, les Cabanes éclatées parcourent l’œuvre de l’artiste depuis 1975 et elles constituent une manière de point de rencontre d’éléments récurrents dans son travail : rapports de l’architecture et de l’œuvre, travail de la lumière et de la couleur, jeu sur les matières, relation du spectateur avec l’œuvre, statut de l’œuvre… Leur forme a évolué au fil des années et a généré des espaces de plus en plus ludiques et sophistiqués. Le spectateur est incité à entrer à l’intérieur des cabanes et à découvrir des points de vue et perspectives variées, au point parfois de déambuler dans une sorte de kaléidoscope et de faire jouer son regard et son mouvement avec les constructions tout en miroirs, lumières et couleurs.